10 Octobre 2012
C’est l’histoire d’un chat qui partagea un jour notre vie et en illumina les journées de sa bonté et de son calme.
C’est ma sœur Catherine qui un jour nous l’amena, il avait 4 mois et était beau déjà. Il s’installa vite fait à la maison s’adaptant à la vie parfois animée de celle-ci avec de jeunes enfants. Il était heureux car nous avions un grand jardin, et chez le voisin c’était le paradis des chats, un terrain immense sur lequel chasser en abondance. Mimine était un vrai chasseur, scènes de chasse :
- Un jour on nous étions dans le
jardin, il ramena comme à son habitude un petit mulot et le posa à nos pieds, puis il repartit. Il revint avec un autre mulot, le sosie du premier, et repartit encore. Et revint la troisième fois
avec encore un petit paquet dans la gueule, 4 fois de suite, 4 bébés mulots qui n’eurent pas la chance de passer à côté de Raminagrobis. Mais ce n’était pas fini, le dernier voyage nous apporta
un mulot plus grand : la maman. C’était un nid complet que ce massacreur avait terrassé !! Il aurait eu une valise, il aurait pu ne faire qu’un seul voyage
- A un moment, il a décidé qu’il ramènerait les proies à l’heure du déjeuner Ce qui n’était pas très appétissant pour les enfants. Alors on l’entendait monter l’escalier du garage, sauter sur la clanche pour ouvrir la porte avec sa proie entourée d’herbe fraîche dans la gueule, et il arrivait et se mettait sous la table pour participer au repas à sa façon. Parfois on entendait les craquements de la souris tendre sous la dent et les enfants disaient : « Maman, c’est dégoûtant ! » Mais c’était comme ça, on ne contrarie pas le chasseur. Une fois, la souris n’était pas encore morte et elle s’est sauvée dans la maison, j’ai eu du mal à la retrouver, elle était partie mourir derrière un placard de la cuisine encastrée.
Mais cette belle vie sauvage un jour prit fin. Nous avons décidé de partir, de changer de vie, changement de boulot pour mon mari, déménagement et changement de région. Nous partîmes en Seine et Marne manger notre pain noir et nous emmenâmes évidemment le chat qui lui ne semblait pas trop d’accord. Mais pour nous intégrer dans cette région, forcément je n’avais trouvé qu’un appartement certes grand mais le chat de suite ne s’y plut pas. J’avais décidé avant de partir de prendre un autre chaton pour faire avaler la pilule du départ à mes gamins et tenir compagnie au « gros » comme nous l’appelions désormais puisque l’autre était mini. Mais ce pauvre mimine se minait le moral, il dormait dans la baignoire, il faisait peine à voir et j’ai regretté après coup de ne pas l’avoir laissé à notre ancienne maison qui ensuite fut reprise par mon beau-frère. Mais c’était trop tard, la destinée de Mimine était tracée. Un soir lorsque nous revenions de chez mes parents, un gamin endormi dans les bras, mon mari en ouvrant la porte ne voit pas le chat sortir. Nous étions au 7e étage d’une tour avec une porte de hall à digicode.
Nous n’avons pas vu de suite que le chat était parti le temps de coucher les enfants et quand je l’ai cherché, mon mari m’a dit qu’il était peut-être parti. Je cherchais dans les étages…rien. Le lendemain de même. Pas de nouvelles. Quelqu’un lui a sûrement ouvert la porte car lors de mes investigations auprès de chaque appartement de la tour, une dame m’a dit l’avoir vu caché sous une voiture. Nous habitions dans une cité ou n’existaient ni pelouses, ni arbres….du béton partout, un enfer pour les félins. Le soir nous sortions à l’heure des chats pour faire les poubelles, aller dans les coins où vivent les chats errants, rien.
Me croyant encore dans ma campagne, j’ai eu l’idée de mettre une annonce en bas de la tour avec mon numéro de téléphone. Quelle idée j’avais eu !
La nuit, je recevais des coups de fil de chantage, comme si j’avais des millions à
donner pour retrouver mon chat. J’ai pensé de suite au drame que doivent vivre les personnes dont les enfants disparaissent. et j'ai retiré mon annonce.
Nous n’avons jamais retrouvé notre chat. J’ai réconforté mes enfants en leur disant qu’il avait dû trouver soit une âme charitable, soit un espace vert pour vivre heureux mais franchement vu la cité, je crois bien que le pire sûrement lui est arrivé.
Quelques mois plus tard, un dossier que j’avais fait avant mon départ nous offrait cette maison où nous habitons depuis 15 ans à Magnanville. Nous sommes donc revenus sur nos pas et y sommes restés.
Minime était impressionnant, il avait une grosse corpulence et il avait du CHATrisme , il a entre autre, avant que nous déménagions, foutu les jetons au canari de la voisine posé avec sa cage sur la table de jardin . La malheureux zoziau en a fait une crise cardiaque, la voisine m’en a un peu voulu !
Et en cité, nous le promenions en laisse comme un chien, il était docile et un jour dans un petit bois il grimpait à un arbre et un berger allemand a eu le malheur de venir le renifler d’un peu trop près ! Le chat a sorti des griffes effilées et gigantesques avec sa grosse papatte, le chien a prit ses clics et ses clacs en tournant le dos vite fait. Nous étions fiers de notre chat qui tel un ours avait fait fuir un gros chien.
Voilà, il nous restait nos souvenirs car il y en a eu forcément avec lui et notre petit chat Miko qui est mort il y aura un an à l’âge de 15 ans.
Caroleone